top of page

Dépassement. Par Roland Fayard

Dernière mise à jour : 23 nov. 2020

Le 22 août 2020 était le Jour du dépassement de la Terre. Ce jour emblématique est calculé annuellement par l’ONG américaine Global Footprint Network depuis 50 ans et a pour objet d’illustrer la consommation toujours plus rapide d’une population humaine en expansion sur une planète limitée.

Cette date est calculée en croisant la consommation annuelle de l’humanité en ressources écologiques (Empreinte Ecologique) et la biocapacité de la Terre (capacité des écosystèmes à se régénérer et à absorber les déchets produits par l’homme). Autrement dit, c’est la date à laquelle l’humanité a utilisé l’ensemble des ressources que la planète peut régénérer en un an.

Même si son mode de calcul est critiqué, cette date fait ressortir quelques points saillants :

­ - Depuis 50 ans elle avance régulièrement, devenant de plus en plus précoce dans l’année, passant, pour l’ensemble de la planète, du 29 décembre en 1970 au 29 juillet en 2019, indiquant un emballement de la consommation mondiale des ressources naturelles fournies par la planète ;

­ - Elle varie d’un pays à l’autre en fonction du mode de vie, de la consommation et de la pollution produite, les pays riches ayant besoin de plus d’une planète par an pour leurs besoins de consommation, soulignant et accentuant ainsi de grandes inégalités au sein de l’humanité ;

­ - Cette courbe montre à l’évidence la présence dominante écrasante de l’espèce humaine sur toutes les autres espèces et l’écosystème de la planète ;

­ - Cas unique et remarquable, en 2020 la date a reculé de 3 semaines ! Cela paraît être une très bonne nouvelle mais c’est en fait dû à une catastrophe planétaire : le ralentissement de l’économie mondiale sous l’effet de Covid 19.

Cet emballement est lié à plusieurs facteurs : augmentation de la population mondiale, accélération des technologies, élévation du niveau de vie dans les pays riches, globalisation…

Si on réfléchit à la signification de cet indicateur en lui adjoignant d’autres paramètres comme le dérèglement climatique avec ses conséquences – fonte des glaces, montée du niveau de la mer, désertifications dramatiques, etc… - et que l’on considère la rapidité et l’accélération du mouvement on ne peut qu’être frappé par la dangerosité de cette dynamique et se demander si on pourra un jour arrêter cette course vertigineuse surtout quand on voit le peu de cas que l’on fait souvent des alertes des scientifiques experts dans le domaine. On a peut-être déjà dépassé le seuil d’irréversibilité !

Néanmoins il n’est pas de bon ton de juger trop sévèrement les humains car cette course en avant est au départ liée à une recherche légitime d’amélioration des conditions de vie des populations, même si le plus souvent des perversions sont intervenues : besoin de domination, recherche du profit, exploitation des plus faibles ou égoïsme des nantis…

Mais au fond le lecteur de la Bible ne s’étonnera pas de cette situation car il sait que l’histoire de l’humanité est un immense dérèglement appelé à s’accentuer avant de cesser à un moment donné pour passer à un monde nouveau ou, plus exactement, revenir à un état antérieur parfait, marqué par l’équilibre et l’harmonie. C’est une vision biblique du monde.

Vu sous cet angle, cela devient presque une bonne nouvelle !


Roland FAYARD

Comments


bottom of page